ASTREINTE MUSCULOSQUELETTIQUE CHEZ LE CHIRURGIEN-DENTISTE : ETUDE ELECTROMYOGRAPHIQUE ET GONIOMETRIQUE

Rédigé par L'équipe Hygitech
Le 19 mars 2024
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Temps de lecture :
3 minutes

Ergonomie

Auteur : David BLANC
Date : 21 juin 2013

Université : UNIVERSITE TOULOUSE III – PAUL SABATIER – FACULTE DE CHIRURGIE DENTAIRE

Introduction : La littérature internationale souligne que les professions de chirurgien dentiste et d’hygiéniste sont largement touchées par les troubles musculosquelettiques (TMS). Les praticiens rapportent dans de multiples études par questionnaire, des douleurs dans différentes localisations. La prévalence des douleurs tous sites confondus atteint entre 64% à 93% des dentistes (Hayes et al., 2009) [1]. Les régions les plus citées sont la région lombaire (de 36,3 à 60,1%) et la région cervicale (de 19,8 à 85%), tandis que la main et le poignet sont les plus cités par les hygiénistes (60 à 69 ,5%). Finnsen et al. En 1998 [2] et Ginisty J. en 2002 [3] avaient déjà montré une prévalence des TMS de 65% des chirurgiens dentistes pour les épaules et les cervicales, et 59% pour les lombaires. En France, selon les statistiques établies par la Caisse autonome de retraite des chirurgiensdentistes et des sages-femmes (CARCDSF), la rhumatologie est l’affection qui produit le plus de cas d’invalidité et de mise en retraite pour inaptitude chez les chirurgiens-dentistes. (ANNEXE 1)

En 2009, les troubles musculosquelettiques représentaient ainsi 45 des 161 cas, (19 cas d’invalidité et 26 cas d’inaptitude) soit 28 %. En 2008, leur nombre s’élevait à 20,3%, et en 2007 à 27,5%. Les pathologies et zones du corps concernées sont essentiellement l’arthrose du rachis, de l’épaule et des doigts (pouce essentiellement). Si l’on compare avec les statistiques communiquées par la caisse de retraite des médecins, la nature des affections est différente. En 2008, plus de 41 % des affections donnant lieu à un pension d’invalidité, avaient pour origine des troubles mentaux et du comportement (contre 19,3 % pour les chirurgiens-dentistes) et 12 % des maladies du systèmes nerveux (contre 24,6 % pour les chirurgiens-dentistes), les pathologies du système ostéo-articulaire ne constituant que 4,5 % des pensions d’invalidité. Tout au long de la formation initiale du chirurgien-dentiste, l’enseignement est concentré sur l’indication de l’acte thérapeutique, sur la technicité de l’acte, et sur le résultat. Les façons de le réaliser, le positionnement du praticien, du patient, la préhension des instruments, ne sont pas acquis pendant la formation initiale [4] et sont découverts par chacun pendant la pratique quotidienne. L’enseignement des positions de travail est souvent théorique et peu suivi lors de la clinique. Or dès l’entrée dans la vie active, les gestes techniques sont rapidement maitrisés, et les préoccupations se reportent alors sur les moyens de leur réalisation, afin d’éviter les TMS auxquels ils n’ont pas étés préparés.

L’ergonomie a en cela toute sa place.

Différents concepts de poste travail existent pour le chirurgien-dentiste, qui ont suivi l’évolution de la profession depuis des siècles. Les questions qui sont posées pour ce travail sont les suivantes :

Comment définit-on l’ergonomie, les TMS, la contrainte et l’astreinte ?
Quelles sont les contraintes, selon la définition ergonomique, appliquées au chirurgien-dentiste ?
Quelles est l’astreinte du chirurgien-dentiste ?
Quelle est la problématique spécifique à ce poste de travail ?
Comment utiliser l’histoire de l’ergonomie du poste de travail dentaire pour expliquer les concepts actuels ?
Les concepts actuels répondent-ils à la contrainte physique imposée au chirurgien-dentiste ?
Comment appliquer les connaissances en anatomie et en biomécanique au patient et au praticien, afin de diminuer l’astreinte ?
Les connaissances en physiologie articulaire et musculaire peuvent elles aider à déterminer les limites à ne pas dépasser ?
Quels sont les facteurs de risque de TMS ?
Quels sont les concepts actuels de poste de travail dentaire les plus répandus ?

Est-il possible d’objectiver les différences entre ces concepts ?

Pour répondre à cela une étude expérimentale comparative de ces concepts a été réalisée sur différents praticiens, à l’aide d’enregistrements éléctromyographiques et goniométriques.

L’objectif de cette étude était de déterminer si l’astreinte musculosquelettique du chirurgien-dentiste, pouvait être différente en fonction du concept de poste de travail utilisé. Cela a demandé l’analyse de l’impact possible du support du patient (fauteuil ou table), de la position des instruments (cart ou transthoracique), et de l’aide d’une assistante, sur les muscles et les articulations du praticien : contractions musculaires maximales ; amplitudes articulaires moyennes et maximales (flexion cervicale, flexion lombaire, et inclinaison rachidienne) ; et durées de maintien au-delà d’un seuil.

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