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Péri-implantite 2/3 : données épidémiologiques, moyens de diagnostic et facteurs de risques. - HYGITECH Academy
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Péri-implantite 2/3 : données épidémiologiques, moyens de diagnostic et facteurs de risques.

Rédigé par L'équipe Hygitech
Le 8 décembre 2024
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Temps de lecture :
4 minutes

 

Après le rappel anatomo-histologique des tissus parodontaux et péri-implantaires, cette deuxième partie sera axée sur les données épidémiologiques, les différents moyens de diagnostic ainsi que les divers facteurs de risque.

Données épidémiologiques

En l’absence de consensus concernant les péri- implantites, et prenant en compte les critères de sélection qui différent d’une étude à une autre (à savoir la profondeur des poches et le degré de perte osseuse), les chiffres publiés dans cet article peuvent sous-estimer l’incidence et la prévalence réelles des péri-implantites.

Les taux de succès implantaires varient entre 95 et 98% mais ils ne préjugent en rien du devenir de l’implant à moyen et long terme.

European Workshop on Periodontology (EWOP) a publié en 2008 les résultats de deux études menées d’abord sur 662 patients (soit 3413 implants) puis 216 patients (soit 987 implants). Les prévalences de péri- implantites rapportés sont de 27,8% des patients et de 2,4% implants, tandis que l’étude de Panos N et al conclue que la prévalence de la péri-implantite est de 34% des patients et 21% des implants.

Nous pouvons observer une disparité des résultats, due au manque d’études à ce sujet ainsi qu’à l’absence de consensus international concernant le diagnostic de péri-implantites.

Malgré cette disparité observée dans les résultats, on peut dire que la prévalence de la péri-implantite est à un taux qui est non négligeable, il est donc important de bien savoir les diagnostiquer. Il existe différentes manières de détecter une péri-implantite.

Diagnostic des péri-implantites

Le sondage péri-implantaire

Il s’agit d’une méthode fiable pour diagnostiquer et évaluer la profondeur des poches péri-implantaires.

La sonde parodontale est un outil essentiel, qu’il faut manier avec délicatesse afin de ne pas fausser les résultats du sondage. Dans le cas de tissus sain, la pointe de la sonde parodontale pénètre dans le sulcus afin de sonder sa profondeur. En cas d’inflammation, les tissus sont plus mous et les poches peuvent paraitre plus profondes qu’elles le sont réellement. Le saignement au sondage est un signe caractéristique de l’inflammation des tissus péri-implantaires.

Un sondage supérieur ou égal à 5mm laisse croire qu’il y’a une péri-implantite qui s’est installée (à vérifier avec d’autre examens complémentaires.).

L’évaluation radiologique

La radiographie panoramique et la radiographie intra-orale, utilisant la mise en parallèle de longs cônes, ont été largement utilisées pour évaluer le niveau de l’os marginal.

La radiographie panoramique permet de visualiser l’ensemble de l’implant. Elle est très utilisée malgré les limites de cette technique qui est imparfaite pour l’évaluation des pertes osseuses linguale et palatine. Il existe d’autres méthodes plus efficaces mais moins utilisées dans la pratique courante, les radiographies tridimensionnelles.

La mobilité de l’implant

Celle-ci indique le manque d’ostéointégration, dans ce cas l’implant doit être retiré. La mobilité est donc inutile pour un diagnostic précoce des maladies péri-implantaires.

Afin de mieux prévenir la péri-implantite, il est très important de connaître les facteurs qui peuvent la favoriser.

Les facteurs de risques

Un patient est plus susceptible de développer une péri-implantite s’il a…

Des antécédents de parodontite.

Un patient ayant des antécédents de parodontite est considéré comme plus susceptible de développer une péri-implantite : selon Meyle et al, les chances seraient deux à trois fois plus élevée.

Une consommation de tabac.

Les patients fumeurs ont tendance à développer plus rapidement une péri-implantite que les patients non-fumeurs. Meyle et al affirment qu’un   patient fumeur a un risque de 2,25 fois supérieur de perdre un implant fonctionnel qu’un patient non- fumeur, ils ajoutent aussi que les greffes osseuses ont moins de succès chez les patients tabagiques.

Un trauma occlusal.

Les charges occlusales excessives sont l’un des déterminants majeurs de la perte d’implant.  Esposito et al ont rapporté que les surcharges occlusales contribuent fortement au développement de la péri-implantite.

Une mauvaise hygiène bucco-dentaire.

La plaque dentaire est le facteur étiologique le plus important des péri-implantite.

Certains états pathologiques…

…tels que l’usage des anti-inflammatoire non-stéroïdiens à long-termes, les thérapies aux Biphosphonates, le diabète non-équilibré ou encore la thérapie par irradiation dans le cas de certains cancers de la tête et du cou.

Les points clés à retenir

  • La péri-implantite est une inflammation des tissus péri-implantaires associé à une perte des tissus de soutien de l’implant, elle est d’origine microbienne.
  • Elle est souvent à l’origine de la perte d’implant dentaire.
  • La connaissance des facteurs favorisant son développement peut aider le praticien à la prévenir.
  • Il est très important de sensibiliser les patients tabagiques à l’arrêt définitif afin de mieux promouvoir l’ostéointégration.

 

Saïd BOUTOUGHMAS

Dentiste et chargé de qualité et affaires règlementaires chez HYGITECH.

 

Sources

Meyle J, Casado P, Fourmousis I, Kumar P, Quirynen M, Salvi GE.
General genetic and acquired risk factors, and prevalence of peri-implant diseases – Consensus report of working group 1. Int Dent J. sept 2019;69:3‑6.

Naveau A, Shinmyouzu K, Moore C, Avivi-Arber L, Jokerst J, Koka S.
Etiology and Measurement of Peri-Implant Crestal Bone Loss (CBL). J Clin Med. 1 févr 2019;8(2):166.

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