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Préparer la salle en implantologie sans stress et sans faute d’asepsie - HYGITECH Academy

Préparer la salle en implantologie sans stress et sans faute d’asepsie

Rédigé par L'équipe Hygitech
Le 25 avril 2024
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Temps de lecture :
6 minutes

 

Savoir préparer la salle de chirurgie requiert un minimum de connaissances en implantologie et en D.N.S (Décontamination Nettoyage Stérilisation). En matière d’hygiène au cabinet dentaire, la majorité des assistant(e)s font face à une réalité : le fossé vertigineux entre la théorie (ce que l’on devrait faire) et la pratique (ce que l’on arrive à faire) … Nous vous proposons ici de reprendre les éléments liés au risque de contamination lors de la préparation de votre salle pour mieux organiser vos gestes et diminuer ainsi le risque de contamination croisée.

L’hygiène & l’asepsie

On emploie ces deux termes en permanence pour autant la plupart du temps il nous est difficile de les identifier clairement. Prenons un instant pour redéfinir ces deux concepts :

  • Hygiène : Ensemble des principes, des pratiques individuelles ou collectives visant à la conservation de la santé, au fonctionnement normal de l’organisme /
    Ensemble des conditions sanitaires des lieux publics et des lieux de travail (LAROUSSE).
  • Asepsie : Absence de germes microbiens susceptibles de causer une infection (LAROUSSE).

On considèrera donc que l’hygiène est un ensemble de méthodes et de pratiques qui vise à atteindre ou conserver l’asepsie.

Dans cet article nous ne reviendrons pas sur les bases de l’hygiène et de la stérilisation du matériel au cabinet. Si l’on considère que votre salle de soin ou votre bloc opératoire est maintenue propre en toutes circonstances, la difficulté résidera dans la mise en place des champs opératoires avant l’intervention.

Kit ou champs unitaires ?

Deux options s’offrent à vous : commander les éléments nécessaires à la chirurgie de façon unitaire (champs opératoires, casaques, charlottes, masques, gants stériles…) ou bien préférer un kit standard optimisé.

Les éléments en unitaire

C’est l’option idéale lorsque l’on veut préparer sa salle ou son bloc sur-mesure au plus près de ses besoins. Chaque champ et chaque casaque sera utilisé à bon escient. C’est parfait si vous souhaiter moduler vos besoins en fonction des interventions programmées (une table supplémentaire, un comblement sinusien, une centrifugeuse en vue d’un PRF à prévoir pour un autre cas, etc…). Pour autant ce type de fonctionnement vous oblige à une gestion des stocks ultra-rigoureuse. En effet, les boites de matériel ne vont pas baisser à un rythme identique, vous devrez ajuster votre réapprovisionnement de façon très régulière pour avoir toujours un ensemble juste et adapté à votre planning.

Nous en profitons pour rappeler que chaque élément utilisé durant la chirurgie entrera dans la traçabilité. Dans une période où nous cherchons à rationnaliser notre impact environnemental, il faudra reprendre la traçabilité de chaque blister stérile et traiter les déchets conséquents que cela peut engendrer. Enfin, comme nous allons le voir dans le process de préparation de la salle de chirurgie, multiplier les apports d’ouvertures non stériles potentialise le risque de faute d’asepsie.

Les kits standards

On leur reproche souvent d’être trop ou trop peu rempli. C’est souvent dû à une mauvaise évaluation du besoin car ils sont disponibles en plusieurs formats du plus concis au plus exhaustif. Les kits sont conditionnés de sorte à faciliter la mise en place du bloc de chirurgie. L’essentiel est regroupé dans un seul et même packaging : il n’y a plus d’oubli possible ou de réassort de dernière minute. Le risque de contamination croisé est donc d’ores et déjà amoindri puisque l’assistant(e) dentaire qui prépare la salle n’a plus besoin d’en sortir.

La gestion des stocks est également simplifiée puisqu’une chirurgie = un kit. Il en est de même pour la traçabilité qui sera réduite à collecter uniquement le numéro d’un kit et non pas de tous ceux que l’on ouvert. Il reste un champ qui n’a pas d’utilité ? Il est plus que probable qu’il puisse servir ultérieurement pour un soin d’omnipratique : il sera donc recyclé à bon escient.

Sans fautes d’asepsie

Si vous avez la chance de travailler avec un bloc opératoire dédié à la chirurgie, assurez-vous systématiquement de la propreté adéquate du lieu.  Si vous devez transformer votre salle de soin habituelle pour la chirurgie, débarrassez les plans de travail de tous les objets qui ne sont pas utiles à l’implantologie et assurez-vous de la désinfection du lieu avec un produit adapté.

Étapes avant l’ouverture du kit :

  1. Mettre un masque chirurgical, des lunettes de protection, un calot ou charlotte ainsi que des surchaussures
  2. Se laver les mains avec un savon doux pendant 1 minute. Bien les sécher
  3. Enfiler une blouse à usage unique
  4. Enfiler des gants par-dessus la blouse

Vous allez alors rentrer dans la salle de chirurgie et réunir tous les instruments et le matériel nécessaires à la réalisation de votre protocole chirurgical. Vous allez maintenant pouvoir préparer le bloc avec votre kit stérile. Ouvrez le blister du kit avec précautions sans toucher le contenu et laisser glisser celui-ci sur une surface plane et désinfectée (table pont, Mayo, plan de travail…).

Pour rappel le contenu stérile du kit ne doit pas être au contact d’une quelconque source de contamination. Ce qui est propre n’est pas forcément stérile. Il faut donc considérer ce qui est non-stérile comme contaminant.

 

Il faudra venir pincer la languette émergente pour ouvrir le kit sans en contaminer l’intérieur et pouvoir accéder aux équipements stériles, puis à la totalité du contenu.

Il est temps de retirer vos gants non-stériles. Lavez vos mains selon les règles du lavage chirurgical puis passez un équipement et des gants stériles.

Vous êtes désormais armé(e) pour préparer votre salle sans faute d’asepsie.

Les trucs & astuces

Les gants en polyéthylène

On a tendance à les mettre de côté trop vite … c’est un tort. Si vous devez ouvrir un tiroir ou toucher un contenant non-stérile en urgence il suffit de les enfiler pour préserver vos gants stériles durant la manipulation puis de les retirer. Ils peuvent également vous servir à recouvrir une poignée de scialytique plus longue que prévu. Vous êtes seule(e) avec le chirurgien-dentiste qui opère ? Utilisez-les pour ouvrir les sachets contenant vos trousses de chirurgies et kit implants ou encore pour ouvrir le packaging de l’implant au moment de la pose. Vous préserverez ainsi vos gants stériles.

La panoramique et le scanner

Sans eux le chirurgien-dentiste est aveugle. Pensez à les mettre à l’écran dès le nettoyage de votre salle et retirer la mise en veille de votre ordinateur. Il n’est pas question de manipuler la souris de votre ordinateur une fois la salle préparée.

Les gaines de tubulures

Recouvrir l’aspiration chirurgicale est parfois un vrai casse-tête. La majorité des marques proposent des systèmes d’aspiration avec embouts amovibles qui passent en autoclave. Veillez à toujours avoir un jeu sous sachet stérile pour pouvoir mettre en place votre gaine stérile sur un embout qui l’est également. Utilisez le carton à l’intérieur de la gaine plastique pour ouvrir celle-ci et glisser facilement l’aspiration chirurgicale (surtout s’il vous est difficile de la couper totalement pendant la manipulation).

La traçabilité

Elle commence bien avant la préparation de la salle. Assurez-vous que vous instruments ont suivi un cycle de stérilisation optimal avant de les déployer sur le champ opératoire. Glisser un test de Bowie & Dick entre les 2 sachets contenants le matériel avant passage en autoclave. C’est lisible en un coup d’œil et ça vous assure de la qualité du cycle.

 

En conclusion le stress et le manque de préparation sont les deux premiers vecteurs de la faute d’asepsie. Remémorez-vous votre dernière chirurgie et ses étapes, c’est le meilleur moyen de préparer sereinement et en amont tous les éléments nécessaires de façon optimale. Pour atteindre un état serein il faut mettre de votre coté tout ce qui a pu vous faciliter la gestion de votre chirurgie. De la préparation à la collecte de la traçabilité. Plus vous vous simplifierez la vie, plus vos protocoles seront exemplaires, applicables et reproductibles.


Liens externes :

https://www.evolyou.dental/formation/assistante-dentaire-implantologie/

https://www.dentaire365.fr/articles/organisation/normes-bonnes-pratiques-materiel-le-point-sur-la-sterilisation/

https://www.has-sante.fr/jcms/c_679792/fr/conditions-de-realisation-des-actes-d-implantologie-orale-environnement-technique

https://www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/rr5217a1.htm

 

Mme Jo-Han-Green PAYET
EVOLYOU

  • Formatrice certifiée CCE
  • Responsable formation chez Evolyou
  • Assistante en cabinet dentaire durant 15 ans : prothèse, implantologie, parodontologie
  • Tutrice des assistantes stagiaires
  • Responsable du bloc opératoire Evolyou
  • Formatrice produits Lyra Etk

 

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